Depuis cinq mois, je suis engagée dans le Parcours Congruence, une formation de l’Académie de l’Acte créée par Arnaud Riou.
Un espace pour aligner, au mieux, ce que je ressens, ce que je pense, ce que je dis, ce que je fais.
Je me suis engagée sur un chemin que je savais exigeant.
Et je ne m’étais pas trompée !!
Jusqu’à présent, j’avais été touchée, mais pas profondément remuée.
Et puis il y a eu cette session.
Celle où j’ai fait le choix, en conscience, d’aller à la rencontre de mon chaos intérieur.
Pas en l’observant de loin.
En l’expérimentant, en l’habitant.
Ce chaos, je le connaissais.
Mon ombre la plus ancienne : celle de l’enfant agressée.
Une ombre, parce que travaillée, avec laquelle je suis en paix sur les agressions et moins sur ce qui façonne, plus subtilement, le regard que je porte sur certaines de mes facettes.
Cette immersion m’a connectée à une douleur plus sourde, plus insidieuse, et que plus vive que je ne le pensais.
A une représentation de moi que je ne pensais pas aussi cristallisée.
Même si elles ne me définissent pas, ces parts de moi ont orienté une partie de mon chemin de vie.
Ne pas être devenue mère.
Non par choix, mais parce que mon corps a été aux abonnés absents et parce que les démarches entreprises n’ont pas abouti.
Probablement, parce que j’étais habitée par la peur viscérale d’être une mauvaise mère, une mère violente, voire agresseuse.
Cette réalité a longtemps pesé sur moi.
En plus du poids d’être jugée, d’être perçue comme moins femme.
Ne pas être reconnue comme une femme pleine et entière, complète.
Ne pas avoir le sentiment d’appartenir au « monde des femmes », ne pas incarner réellement ma féminité, ne pas vraiment oser me relier à mon féminin sacré.
Dans ce groupe soutenant, portée par la qualité de présence de l’enseignante et la confiance que je lui porte, j’ai pu déposer tout cela.
Je me suis vue autrement.
Je me suis sentie femme.
Entière. Encore à rencontrer, mais entière.
Avec une unité et une unicité.
Après 3 jours, le chaos n’a pas encore totalement disparu.
Et pourtant, je sens l’apaisement s’inviter doucement.
Je sais aujourd’hui, grâce à mon corps, que mon amour peut accompagner d’autres enfants.
D’autres êtres.
Et si j’ai pu traverser cette profondeur et en revenir seule, c’est parce que j’ai déjà parcouru un chemin intérieur solide.
Cette expérimentation me montre encore plus clairement qui je peux accompagner.
Et m’ouvre à l’élargissement naturel des personnes que je suis prête à accueillir dans mon accompagnement.
𝐉𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐚𝐢𝐬 𝐭𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫.
Pour celles et ceux qui sentent, en silence ou à travers des tensions récurrentes, un appel de l’intérieur.
Un élan de transformation.
Un changement qui cherche à émerger, sans savoir encore comment l’écouter.
Et pour toutes les femmes qui croient, pour une raison ou une autre, qu’il leur manque quelque chose pour être entières.
Celles qui doutent de leur complétude.
Aller rencontrer ses ombres, ce n’est pas sombrer.
C’est se rencontrer autrement, découvrir ses profondes ressources.
C’est s’éclairer de l’intérieur.